< En Bref : Nouvel album en courant Mars 2005 avec des titres comme "Le Son Reste Au Niveau" ou "La Funk".

< Site Web : www.jcproductions.fr .

 

 

 

Le tour de Pass Pass…

L’équipe de Vibe2lyon a rencontré le groupe Pass Pass, originaire de Lyon, composé de trois rappeurs et un compositeur. C’est avec leur tube “ Danse kom une kaïra ” que le groupe a été propulsé sur le devant de la scène, devenant ainsi des acteurs incontournables du rap lyonnais. Entretien.

Présentez-vous:

Kaldon  : J'ai 23 ans, je fais partie du groupe Pass-Pass et Kali Kaldon. J'ai un rêve: c'est de réussir dans la musique et de montrer à tous ceux du rap lyonnais que je suis le macro et que je représente.

Bouba  : Moi, j'ai 24 ans, je suis rappeur et je m'occupe aussi de la production. Et ça fait 9 ans que le groupe Pass Pass existe. Il est né à Meyzieu.

Ali  : Moi, j'ai 23 ans et je suis un rappeur du groupe.

DJ AK  : Moi j'ai 22 ans et je suis le compositeur du groupe Pass Pass et Kali Kaldon.

Vous vous êtes rencontrés comment?

On a tous été au même collège.

Comment est née la chanson "Danse kom une kaïra"?

Pass Pass: Au début, on voulait partir dans un délire Ragga. Ensuite du délire Ragga, on a ralenti les paroles du refrain qu'on a posées sur un son Funk que Bouba nous a ramené. C'est devenu notre tube naturellement. On ne s'y attendait pas en fait.

Comment se passe l'écriture de vos titres?

Chaque personne écrit son texte car on considère que chacun est assez intelligent pour montrer sa personnalité, montrer ce qu'il vaut, ce qu'il donne, que ce soit en flow, en texte, en n'importe quoi. Nous on se fait confiance. On définit un thème, on se pose entre nous, on écrit le refrain la plupart du temps ensemble, et quand le refrain est écrit, chacun écrit un couplet.

Et comment est venu le thème de "Danse kom une kaïra"? Pourquoi ce titre?

En fait il y a une zik culte qui est "Je danse le mia" que tout le monde connaît et qui a tout niqué dans la France. Nous à l'époque on était jeune, on devait avoir 16-18 ans, on trouvait que IAM était un groupe trop fort. On s'est dit comme ils ont tout niqué avec "Je danse le mia", alors on pouvait marquer avec "Danse kom une kaïra ", une version lyonnaise.

Comment vous est venu le nom du groupe "Pass Pass"?

A l'époque, pour nous le rap, c'était du pass-pass. En fait, on écrivait tous un petit bout de texte et on s'enchaînait. En fait, cette technique s'appelle le pass-pass. Donc on a pris notre nom de ça.

Et votre nom de groupe s'est imposé dès la création du groupe ou un peu plus tard?

En fait, on a eu pleins de noms. A l'époque, on était 5-6, il y avait deux Black dans notre groupe et on s'appelait "Black et Sonac", après on a trouvé pleins de noms de groupes. On a changé plein de fois car on était inspiré par tout ce qui se faisait. Quand on a trouvé Pass Pass, ça a collé avec notre personnalité et on l'a gardé. Même la composition du groupe a beaucoup bougé. On travaillait avec n'importe qui parce que pour nous, c'était un plaisir, jusqu'à ce qu'on se retrouve tous les 3, le vrai gang. Après un long tri, on s'est retrouvé tous les 3, ça a donné Pass Pass et ça ne bougera plus jamais. Pass Pass, c'est Bouba, Kaldon, Ali. Non, en fait on est 4 parce que Jack a intégré le groupe tout naturellement. Jack, c'est notre compositeur, notre appui. Sur scène, on est 3 à rapper et lui, il s'occupe du son, de la talk box, et il s'occupe de nous appuyer sur scène parce qu'en fait c'est un gars qui se donne à fond et qui se déchire dans ce qu'il fait. Voilà, Jack l'Arnaque a intégré le groupe Pass Pass il y a peu de temps mais il a bien sa place et à notre avis, ça ne va pas bouger. Il restera tout le temps avec nous.

Comment vous choisissez vos sons?

Jack: Je ne sample jamais. Je compose tout. Sinon pour le choix des sons, j'ai plein de sons chez moi que je compose quand j'ai le temps et eux viennent et choisissent ce qui les intéresse par rapport à leurs thèmes. Des fois, ils me demandent de faire des sons par rapport à des thèmes bien précis.

Quelles sont vos influences musicales?

On écoute de tout. Quand tu fais de la musique, tu peux écouter du rap français, comme du rap américain, comme de la Funk. Tant que c'est bon, tu prends ton pied. Quand tu fais de la musique, tu n'écoutes pas de la même façon, tu analyses. On écoute de tout mais à la base, on est funky et rap américain. Les Américains ont une avance dans la musique, dans leur son. Maintenant dans les textes, on ne comprend pas tout mais vraiment dans les sons, ils sont en avance. Dans les thèmes aussi, ils touchent tout le monde. C'est pour ça qu'on s'inspire du rap américain.

Vous n'écoutez pas du tout de East Coast?

Pas du tout parce que dans la East, il y a beaucoup de sample et nous, on n'aime pas les samples. Il n'y a pas de flow dans la East et c'est tout le temps "guerrier". Mais bon, il y a des sons qui se démarquent comme Outkast mais nous notre style, c'est la West.

Vous parlez de titres que les Américains vous inspirent. Est-ce que vous tentez des innovations?

Bien sûr. Dans l'album qu'on prépare, on a fait beaucoup d'innovations pour toucher tout le monde. Il faut que notre album soit net aussi bien dans les sons que dans les textes. Ce sera du nouveau, du frais dans le rap français à Lyon. On vise haut parce qu'au niveau des textes comme au niveau des flows et des instru', c'est pas n'importe quoi. On est confiant sur notre prochain album.

En parlant de vos textes, quels messages vous transmettez?

Comme on essaie de toucher tout le monde, que ce soit des vieux, des jeunes, des pré-adultes, on a utilisé des thèmes comme la solitude, les filles mères, ceux qui écoutent de la funk, de la West Coast. On raconte ce qui se passe sans donner de jugement. On essaie toujours d'être fins dans nos textes. Dans "le son reste au niveau", dans notre nouvel album, on parle plus de nous, de notre vécu. On veut vraiment toucher tout le monde et partager des expériences pour que tout le monde puisse s'y reconnaître.

Dans "Know you know", pourquoi vous avez choisi de faire un refrain en anglais?

Parce que l'anglais, c'est commercial. L'anglais, c'est une langue internationale et on avait déjà fait des titres en français. Mais dans notre prochain album, il y aura aussi un refrain rappé en espagnol.

Quel sera le titre de votre prochain album?

Il n'est pas encore défini car on ne l'a pas encore terminé. Il est encore en cours de préparation. En ce moment, on en a une bonne quinzaine et on compte en faire 18. On aura que de nouveaux sons sauf "Know you know" qui est sorti dans notre premier album, qui n'a jamais été disponible à la vente. C'est un album qui a été sorti dans la rue. C'est un album offert par Pass Pass au public lyonnais.

Quelle image vous voulez donner à votre album?

Faut qu'on montre nos visages car on ne l'a jamais fait jusqu'à présent. En ce qui concerne l'ambiance de l'album, on veut que ce soit joyeux parce que le Pass Pass "crapuleux" c'est fini. Maintenant, Pass Pass c'est plus de maturité dans les textes. On veut montrer qu'on est plus mûr et qu'on peut toucher tout le monde. Notre nouvel album est là pour mettre une claque à tout le monde et pour montrer qu'on n'est plus dans le délire de gamins.

Vous pensez que le fait d'être Lyonnais est un frein ou un moteur dans votre carrière?

C'est un moteur parce que les Lyonnais maintenant ont la rage. Tout le monde dit que les Lyonnais sont méchants. Mais nous on a le sang chaud et on a la rage.

Pourquoi vous avez choisi JC Productions pour vous aider?

Parce que JC a apporté ce que nous on n'avait pas : s'occuper correctement de la communication. Nous on est capable de prendre un studio, d'écrire des morceaux, de s'enregistrer, de se masteriser mais au niveau COM, JC est là pour faire de la discipline et mettre de l'ordre.

Est-ce vous avez rencontré des difficultés en tant qu'indépendants?

Enormément. On s'est pris la tête avec chaque vendeur de chaque FNAC pour qu'ils acceptent de prendre notre CD, l'écouter. Après, il fallait les revoir pour savoir si notre CD était apte à être vendu. On s'est fait refouler plein de fois. Même sur le plan de la diffusion radio, on est diffusé que sur RCT. Même si maintenant on réussit, on va tout faire pour en aider pleins d'autres avec nous.

Et qu'est-ce que vous pensez du public lyonnais?

On l'aime. A chaque fois qu'on a bougé, le public nous a montré son cœur. Quoi qu'on dise, les gens nous aiment. Donc on est content et fier de notre public. Maintenant, on va voir si on peut toucher d'autres publics parce qu'on nous a toujours dit que le public lyonnais est un public froid, et que si on touche ce public dit "difficile", on peut toucher n'importe quel autre. C'est ce qu'on veut faire.

propos recueillis par Vibe2Lyon.Com